Objets difficiles, thèmes sensibles et enseignement des sciences humaines et sociales

Écrit par une équipe de 15 spécialistes, cet ouvrage est destiné à la formation initiale et continue des enseignant.es ainsi qu’à toute personne préoccupée par les enjeux des « thèmes sensibles ».

Comment enseigner l’histoire sans heurter, sans blesser? Comment aborder en classe des questions difficiles relevant de l’histoire de thèmes sensibles, comme l’esclavage, le racisme, le nationalisme québécois, les pensionnats autochtones, le sexisme, etc.? Le passé est tramé d’un contingent de guerres, de génocides, de violations des droits de la personne et de systèmes fondés sur les racismes et les oppressions de toutes sortes. Cette violence caractérise la vie en société – hier comme aujourd’hui – et, de ce fait, elle meuble les programmes d’études des disciplines des sciences humaines et sociales destinés aux élèves.

Le plus souvent, les programmes explorent ces thématiques dans l’intention de contribuer à une éducation citoyenne des élèves, car elles sont considérées comme ayant un fort potentiel de formation des jeunes esprits et du code moral qu’ils adopteront. Toutefois, la manière dont les contenus douloureux sont abordés n’est pas sans soulever son lot de questions. En effet, il peut être tentant d’opter pour un enseignement aux allures sermonneuses, scandant des injonctions du genre « Plus jamais ça ! », souvent évoqué lors de commémorations de l’Holocauste, par exemple, de crainte que l’histoire ne se répète. Dans ce cas, on s’arrête à enseigner les conclusions d’autrui ou des préceptes moraux hors de l’histoire, plutôt que de faire travailler la problématisation, l’enquête, la critique, le débat respectueux, l’autonomie.

Mais il existe une autre avenue. L’enseignement des sciences humaines et sociales peut aussi être orienté vers une analyse axiologique portant sur la nature et la dignité humaines. Ainsi, l’enseignement de thématiques difficiles peut tendre vers une prise de conscience politique et critique des élèves en leur donnant les clés pour comprendre les racines systémiques des injustices culturelles, économiques, politiques ou sociales et mener à leur capacitation (empowerment) dans la construction d’un « meilleur monde »; c’est cette approche que les auteur.es du présent ouvrage ont privilégiée.

Table des matières:

  • Introduction

  • Chapitre 1. Exploration du concept d’enjeux controversés dans l’enseignement de l’histoire

  • Chapitre 2. Ouvrir une brèche dans le chaos du monde tout en favorisant les apprentissages. Définition, pratiques et tensions inhérentes aux thèmes sensibles en enseignement de l’histoire et de l’éthique.

  • Chapitre 3. Enseigner l’histoire du génocide des Premiers Peuples au Canada. Une démarche pour l’analyse critique de ce thème sensible.

  • Chapitre 4. Créer des liens. L’enseignement de la réalité du racisme.

  • Chapitre 5. Affronter l’androcentrisme des savoirs scolaires. Enseigner l’histoire au prisme du genre.

  • Chapitre 6. Enseigner l’histoire de la colonisation dans un contexte de mixité. La réconciliation comme projet de société

  • Chapitre 7. Le programme de formation à l’histoire du Québec comme objet difficile. Témoignages d’enseignant.e.s anglophones sur leur sentiment d’exclusion et la fermeture de l’esprit

  • Chapitre 8. « C’est un peu comme l’écho d’un peuple ». Le fossé entre la mémoire collective et l’histoire dans la conscience historique des jeunes franco-ontarien.ne.s et québécoi.es

  • Chapitre 9. Que sont les perspectives francophones en Alberta

  • Chapitre 10. Peut-on enseigner sans froisser ? Peut-on éduquer sans fâcher ? Accords et désaccords dans les arènes éducatives

  • Nombre de pages: 292
  • Date de parution: 23 novembre 2022
  • Éditeur: Fides éducation
  • Catégorie(s): Collégial et universitaire, Sciences humaines et sociales, Éducation
  • ISBN: 978-2-89748-077-6

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David Lefrançois

David Lefrançois est professeur en sciences de l’éducation à l’Université du Québec en Outaouais (Canada) et chercheur associé au Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE). Il s’intéresse notamment au développement de la pensée critique et aux éducations citoyenne, financière et juridique. Il a aussi codirigé plusieurs ouvrages avec Marc-André Éthier en didactique des disciplines des sciences humaines et sociales.

Marc-André Éthier

Marc-André Éthier est professeur de didactique à l’Université de Montréal et membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE). Ses recherches se concentrent sur l’analyse des outils didactiques en Histoire et éducation à la citoyenneté, ainsi que sur le développement de la pensée critique en histoire, le transfert des apprentissages dans la pratique politique et communautaire, et la délibération démocratique en classe.

Sabrina Moisan

Sabrina Moisan est professeure au département de pédagogie à la faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Elle travaille sur l’enseignement de l’histoire et l’éducation à la citoyenneté et s’intéresse particulièrement aux représentations de l’histoire “nationale” au Québec et les défis que pose l’enseignement d’une histoire inclusive dans une société pluraliste.

Sivane Hirsch

Sivane Hirsch est professeure au département de sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse à la prise en compte de la diversité ethnoculturelle et religieuse, tant dans les pratiques enseignantes, notamment dans le traitement des thèmes sensibles, que dans les enjeux systémiques, qui se jouent, par exemple, dans le système de l’école à la maison chez les communautés hassidiques montréalaises.

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